Un peu de technique...
L'impression d'un timbre peut faire appel à plusieurs techniques (anciennes, nouvelles, abandonnées, artistiques, rares, ...)
La Typographie :

Utilisée dès l'apparition du timbre- poste en France, en 1849, la typographie est longtemps demeurée la plus courante. Son principe est celui du " tampon encreur ", du type de ceux qu'on utilise dans les bureaux. Regardez attentivement un tampon : son dessin est à l'envers, de sorte qu'en le posant sur une feuille de papier, l'image sera imprimée à l'endroit. Il en est exactement de même avec l'impression en typographie. En typographie, la première étape consiste à graver dans le bloc d'acier le dessin du timbre, à partir d'une maquette. Le graveur reproduit cette maquette, mais au format réel, et surtout, inversée. Il s'agit là d'un travail très minutieux, demandant une grande compétence et des années de formation. Les graveurs capables de réaliser un tel travail sont peu nombreux, ce qui explique qu'on trouve presque toujours les mêmes signatures sur les timbres français.
En typographie, la gravure est effectuée " en relief ", c'est- à- dire que le graveur creuse le métal autour des traits du dessin.

 

La lithographie

La lithographie n'a pratiquement été utilisée que pendant la guerre de 1870, pour l'émission spéciale de Bordeaux des timbres à l'effigie de Cérès. Paris se trouvant en état de siège, le gouvernement s'était retiré dans la capitale de l'Aquitaine. La Monnaie de Bordeaux fut alors chargée de fabriquer des timbres aussi semblables que possible à ceux qui avaient été imprimés à Paris.
Elle fit appel à une entreprise spécialisée dans la lithographie, une mode d'impression inventé au dix- huitième siècle et fondé sur le principe de la décalcomanie. Voici comment on procède : il faut utiliser une pierre calcaire, parfaitement bien polie, sur laquelle on trace un dessin à l'envers, avec une encre grasse. La surface de la pierre est ensuite enduite d'eau acidulée, qui ne l'attaque qu'aux endroits non dessinés. Le dessin reste alors en très léger relief sur la pierre (quelques dixième de millimètre). Puis, après lavage, on humidifie la pierre à l'eau claire et on y passe un rouleau encré. Il suffit enfin d'y appuyer une feuille de papier pour obtenir un décalque.

 

Taille- douce

La taille- douce est le procédé le plus artistique, celui qui réclame le plus d'habilité de la part du graveur et qui lui permet, aussi, de s'exprimer le plus librement. À l'inverse de la typographie, ce sont les creux qui impriment et le relief de la gravure qui donne le blanc.
Le graveur doit d'abord creuser des tailles très fines sur un bloc en acier doux aux dimensions réelles du timbre. Ce bloc, durci à haute température (les spécialistes disent " cémenté "), sert à fabriquer une molette cylindrique de report qui, par rotation et pression progressive, prend, en relief, l'empreinte de l'image gravée sur le poinçon. Après cémentation, la molette est utilisée pour transférer, en creux, cette même gravure sur le cylindre d'impression, autant de fois qu'il est nécessaire pour obtenir une planche de timbres. Ce cylindre est, à son tour, durci, afin d'éviter son usure pendant le tirage.
Ce procédé fournit un résultat tout en finesse. Les grandes surfaces unies sont cependant impossibles à obtenir. Il faut graver un entrecroisement de lignes très fines, que l'on peut apercevoir à la loupe mais qui, à l'œil nu, donnent une impression d'uni.
Les premiers timbres français issus de cette technique sont le Travail émis le 2 mai 1928, et le type I du Pont du Gard (15 mai 1929). Ils ont été imprimés à plat. Mais, très vite, on s'est servi de la rotative, dès le 22 mars 1929, avec le 10 F La Rochelle, émis le 18 juillet 1929. Il n'y avait, à l'époque, qu'une seule couleur. Trois couleurs ont été introduites en mars 1939 (Soixante- quinzième anniversaire de la fondation de la Croix- Rouge), puis six en 1960 (série des Oiseaux).Le premier timbre de petit format imprimés en six (TD6) couleurs a été la Marianne de Cocteau, émise le 23 février 1961.

 

L'héliogravure

La Bavière a émis, en 1914, le premier timbre imprimé en héliogravure dans le monde. En France, les premiers timbres en héliogravure ont été réalisés par l'industrie privée. Le plus ancien est celui de l'exposition coloniale de 1931, les Races, commandé à l'imprimerie Vaugirard à Paris. Le 0.20 F Blason de Saint- Lô, en 1966, a été imprimé par l'Atelier du timbre (l'imprimerie des P et T), mais les premiers cylindres (Le type II, dont les cylindres ont été fabriqués par l'Atelier du timbre de Périgueux a été émis en 1973.) Le premier timbre entièrement réalisé en " hélio " par l'Atelier du timbre est le 0.60 F Jeux Olympiques d'hiver- Grenoble 1968, émis le 22 avril 1967.
L'impression en héliogravure se fait à partir d'une maquette, sans passer par un coin. Il ne nécessite donc pas l'intervention d'un graveur. Fondé sur le principe de la photographie, il permet une finesse et une exactitude de reproduction parfaites.
Comme pour la taille- douce, ce sont les creux qui impriment les feuilles. Mais, en héliogravure, ces derniers sont à peine sensibles et on utilise une encre très fluide. Les creux sont très proches les uns des autres : on obtient ainsi des aplats comparables à ceux de la typographie ou la lithologie.
L'impression est relativement simple et rapide. On prépare un cylindre de métal de façon à ce qu'il puisse recevoir la photographie du dessin, puis on y place un très fin treillis métallique ayant pour but de bien marquer les dégradés. Ensuite, la photo ayant été prise, le treillis laisse des blancs et il suffit d'arroser le cylindre avec un liquide acide qui creuse les endroits où l'encre doit se déposer. Le cylindre ainsi gravé est utilisé comme forme imprimante.


L'offset

L'offset est le procédé le plus moderne Il fournit des reproductions parfaites des images à imprimer, avec leur teinte exacte, leur modelé et leur relief. Mais, malgré la beauté de l'image, ce n'est pas un procédé artistique. Rapide et bon marché, il repose, comme l'héliogravure, sur le principe de la photographie.
Il convient d'abord de trier un négatif du motif à reproduire. Celui- ci est disposé sur une plaque métallique recouverte d'une émulsion photosensible et l'ensemble est " isolé " sous une forte lumière électrique qui durcit les parties non protégées par le négatif, c'est- à- dire celles qui imprimeront. Le reste de la surface de la plaque est nettoyé par rinçage. Il est nécessaire de fabriquer une plaque pour chacune des encres de base (bleu, jaune, rouge et noir). À l'impression, les teintes sont obtenues par superposition de ces couleurs.

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