Le pouls de la jeune fille bat à tout rompre. Elle
fait du sur-place, brassant doucement l’eau des mains et des pieds pour
tourner sur elle-même et ne pas perdre de vue l’ombre fuselée qui
cercle au fond du bassin, rasant obstinément son pourtour. (…)
Ne pas paniquer. Surtout, ne pas paniquer.
En fait, elle n’est pas exactement au centre de
l’arène, qui forme un ovale plutôt arrondi d’une trentaine de mètres
dans sa plus grande largeur, mais il est inutile de songer à tenter de
rejoindre le bord le plus proche : il est inutile de sortir, il faudrait
des bras d’orang-outang pour atteindre le sommet de la paroi. Le
carrelage n’offre aucune prise, un coup à le griffer désespérément
avec les jambes pendant sous l’eau comme des jambons à un mât de
cocagne.
Quand Delphine joue avec l’orque, il lui arrive de se hisser sur son
dos, de l’utiliser comme marchepied pour sauter hors du bassin. Pas sûr
que le requin soit aussi aimable.